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l’homme doit être prise pour fin par l’homme existant. Donc, se conduire de manière raison-
nable, c’est-à-dire faire passer l’essence à l’acte, c’est ça la tâche de la morale. Or l’essence
prise comme fin, c’est ça la valeur. Voyez que la vision morale du monde est faite d’essence.
L’essence n’est qu’en puissance, il faut réaliser l’essence, cela se fera dans la mesure où l’es-
sence est prise pour fin, et les valeurs assurent la réalisation de l’essence. C’est cet ensemble
que je dirais moral.
L’éthique comme existence d’un potentiel
Dans un monde éthique, essayons de convertir, il n’y a plus rien de tout cela. Qu’est-ce qu’ils
nous diront dans une Éthique ? On ne va rien retrouver. C’est un autre paysage. Spinoza
parle très souvent de l’essence, mais pour lui, l’essence c’est jamais l’essence de l’homme.
L’essence c’est toujours une détermination singulière. Il y a l’essence de celui-ci, de celui-là, il
n’y a pas d’essence de l’homme. Il dira lui-même que les essences générales ou les essences
abstraites du type l’essence de l’homme, c’est des idées confuses. Il n’y a pas d’idée générale
dans une Éthique. Il y a vous, celui-ci, celui-là, il y a des singularités. Le mot essence risque fort
de changer de sens. Lorsqu’il parle d’essence, ce qui l’intéresse ce n’est pas l’essence, ce qui
l’intéresse c’est l’existence et l’existant.
En d’autres termes, ce qui est ne peut être mis en rapport avec l’être qu’au niveau de l’exis-
tence, et pas au niveau de l’essence. À ce niveau, il y a déjà un existentialisme chez Spinoza.
Il ne s’agit donc pas d’une essence de l’homme, chez Spinoza, ce n’est pas la question d’une
essence de l’homme qui ne serait qu’en puissance et que la morale se chargerait de réaliser,
il s’agit de tout à fait autre chose. Vous reconnaissez une éthique à ce que celui qui vous parle
de l’éthique vous dit de deux choses l’une. Il s’intéresse aux existants dans leur singularité :
-
Tantôt, il va vous dire qu’entre les existants il y a une distinction, une différence quan-
titative d’existence ; les existants peuvent être considérés sur une espèce d’échelle quantita-
tive d’après laquelle ils sont plus ou moins... Plus ou moins quoi ? On va voir. Pas du tout une
essence commune à plusieurs choses, mais une distinction quantitative de plus et de moins
entre existants, là c’est de l’Éthique.
-
D’autre part, le même discours d’une éthique se poursuit en disant qu’il y a aussi une
opposition qualitative entre modes d’existence.
Les deux critères de l’éthique, en d’autres termes, la distinction quantitative des existants,
et l’opposition qualitative des modes d’existence, la polarisation qualitative des modes d’exis-
tence, vont être les deux manières dont les existants sont dans l’être. Ca va être les liens de
l’Éthique avec l’Ontologie. Les existants ou les étants sont dans l’être de deux points de vue
simultanés, du point de vue d’une opposition qualitative des modes d’existence, et du point de
vue d’une échelle quantitative des existants. C’est complètement le monde de l’immanence.
Pourquoi c’est le monde de l’immanence ? Parce que, vous voyez à quel point c’est différent
du monde des valeurs morales telles que je viens de les définir, les valeurs morales étant
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précisément cette espèce de tension entre l’essence à réaliser et la réalisation de l’essence.
Je dirais que la valeur c’est exactement l’essence prise comme fin. Ça, c’est le monde moral.
L’achèvement du monde moral, on peut dire que c’est Kant, c’est là en effet qu’une essence
humaine supposée se prend pour fin, dans une espèce d’acte pur. L’Éthique c’est pas ça du
tout, c’est comme deux mondes absolument différents. Qu’est-ce que Spinoza peut avoir à dire
aux autres ? Rien.
Il s’agirait de montrer tout ça concrètement.
Dans une morale, vous avez toujours l’opération suivante : vous faites quelque chose, vous di- [ Pobierz caÅ‚ość w formacie PDF ]

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